Chloé Liard, vous êtes la chargée de chargée de développement et projets de Réseau Vrac. Quelques mots sur cette association ?
Réseau Vrac est la seule organisation professionnelle dédiée à la promotion du vrac en France, qui fédère et accompagne plus de 1400 professionnels de la filière, distributeurs, producteurs, fournisseurs et porteurs de projet, en France mais aussi dans le monde. S’agissant des magasins distributeurs par exemple, nous avons environ 450 adhérents, contre un peu moins de 300 il y a un an.
Chloé Liard, Chargée de développement et projets chez Réseau Vrac
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La vente en vrac se porte donc bien….
Oui, très clairement. Si les premiers commerces spécialisés dans le vrac sont apparus en 2013, nous avons assisté à un vrai « décollage » vers 2017, et depuis 2019 c’est encore plus fort. Nous ne sommes donc qu’au début de ce qui est de toute évidence une tendance de fond.
Certaines craintes ont pu émerger en raison de l’épidémie de Covid-19 apparue au printemps 2020 et de certains questionnements relatifs à l’hygiène des produits en vrac et à leur mode de distribution en self-service. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que les mesures d’hygiène étaient déjà très strictes avant cette épidémie et qu’elles ont été encore renforcées depuis pour permettre aux consommateurs de faire leurs courses dans des conditions de sécurité maximales, virus ou pas virus ! De plus, Réseau Vrac propose à ses adhérents des formations concernant entre autres un nettoyage optimal du matériel avec le plus haut niveau d’hygiène et de sécurité. Le vrac peut donc continuer sur sa lancée en toute sérénité, en n’oubliant pas que c’est une excellente manière de réduire son empreinte écologique.
Quelles sont les réticences à l’achat en vrac les plus fréquemment rencontrées et quelles sont les sont les réponses à y apporter ?
Un des freins qui revient souvent, c’est d’abord le déficit de l’offre, c’est-à-dire le fait de ne pas avoir de commerce en proposant près de chez soi. Mais plus le temps passe, plus le nombre de magasins proposant du vrac augmente. Et Réseau Vrac travaille bien sûr en permanence pour qu’il y ait de plus en plus d’offres sur l’ensemble du territoire.
Certaines personnes ne sont pas tentées par le vrac parce qu’elles ne savent pas si elles vont trouver tous les produits dont elles ont besoin. Mais quand on regarde bien, on constate rapidement qu’aujourd’hui on peut en fait quasiment tout acheter en vrac, à part quelques familles ponctuelles de produits pour des raisons techniques ou réglementaires. Dans la pratique, on trouve en vrac, sec ou liquide, tous les produits de première nécessité, qu’il s’agit d’alimentaire, d’hygiène et soin ou de détergence… Il y a même des croquettes pour animaux, c’est dire !
Outre les interrogations liées à l’hygiène, auxquelles j’ai déjà répondu tout à l’heure, il y a aussi la question du prix, certains consommateurs pensant étonnamment que le vrac est plus cher alors que, à produit équivalent, il n’y a pas de différence, le vrac étant même souvent un peu moins cher. Si certains produits vrac peuvent sembler chers c’est parce que ce sont souvent des produits de qualité, bio, qui sont forcément plus onéreux que des produits discount par exemple.
On entend aussi parfois que le vrac n’est pas pratique parce qu’il faut apporter avec soi ses propres contenants, mais c’est juste une nouvelle habitude à prendre et il ne faut pas oublier, à l’inverse, l’avantage de pouvoir acheter exactement la quantité dont on a besoin. D’où moins de gaspillage, une dépense adaptée et un encombrement moindre.
Il y a aussi la question de la marque, n’est-ce pas ?
Oui, même en bio, les consommateurs sont souvent attachés aux marques qu’ils connaissent, et ils sont déçus de ne pas trouver en vrac ces marques. Avec le vrac, ils ont l’impression aussi que la marque « disparaît ». Mais à bien y regarder, les marques sont en général bien là, affichées sur le silo ou sur le distributeur. Elles sont juste moins visibles parce qu’il n’y a pas de packaging coloré, spécialement conçu par un service marketing pour attirer l’œil, séduire voire provoquer un achat d’impulsion.
L’idée du vrac, c’est de revenir à l’achat pour le produit, pour ce qu’il est lui-même. Si on ne retrouve pas les marques que l’on connaît déjà, il suffit de repérer un produit équivalent et de tester, l’avantage du vrac étant, je le rappelle, de ne pouvoir acheter si nécessaire qu’une petite quantité. Le consommateur peut alors s’attendre à de belles surprises, car ce n’est pas parce que le produit est en vrac qu’il n’y a personne derrière. Le vrac, ce sont aussi de vraies entreprises de qualité, avec de belles valeurs, des engagements forts, qui font également un très beau travail de fond. Elles ont la même capacité de surprendre et de séduire que toutes les marques préemballées connues depuis plus longtemps
Merci pour ces rappels, qui comme toutes les évidences sont faites pour être dites !
